Née à Paris, a étudié le cinéma à Paris III Sorbonne Nouvelles, s’est formée aux techniques cinématographiques et aux arts plastiques en France et en Belgique. Son usage de la vidéo déploie toute une série de dimensions plastiques, en passant par la performance, l’installation, le vidéo-clip, l’interactivité et les innovations technologiques. Loin de toute figuration, la capture sensible à laquelle elle s’attelle ne vise pas à représenter le mouvement mais à saisir ses puissances, à le reprendre sans le perdre, le noyer ou le figer. Elle aborde la vidéo comme une matière vivante : démultiplication de l’image, décalages, profondeurs et surfaces, décompositions des mouvements, des corps.

Cette matière vibrante devient langage poétique par la médiation d’une recherche sur la corporalité de l’image vidéo-plastique. Chaque composition vidéo est la proposition d’un paysage sensible qui n’illustre ni un propos ni une histoire préalable mais qui suscite au contraire une aventure de formes, de sons, de plans et rythmes différentiels. Ce sont des images physiques qui s’adressent au corps, à l’intelligence des corps. Refuser d’enfermer l’expérience visuelle, sonore et rythmique dans une narration ne signifie pas qu’aucune histoire se raconte. Au contraire, le jeu des images invite et sollicite en laissant une place à tramer ensemble une rencontre où l’on apprend à (se) raconter.

Les balises sensibles se veulent accueillantes, voire déroutantes, mais jamais au point d’exclure les personnes qui y sont conviées dans des errances de vidéos purement expérimentales ou conceptuelles. Le travail de June est intensément attentif à créer des fluidités qui accompagnent, caressent, ne heurtent pas mais chatouillent.